NOTES

 

Réécriture, probablement, de l'indication de Guizot (ouvrage cité, p. CXVII): « En 1707, un poëte nommé Tate, donna, comme son ouvrage, un Roi Lear, dont il a, dit-il, tiré le fond d'une pièce de même nom, qu'un de ses amis l'a engagé à lire comme intéressante. Cette pièce est le Roi Lear de Shakspeare. »,

François-Victor Hugo donne la même information dans la note initiale à sa traduction de la pièce (ouvrage cité, tome IX La Famille, p. 413-414): « Le Roi Lear a traversé de singulières alternatives d'éclat et d'obscurité. Joué primitivement avec grand fracas à la cour du premier des Stuarts, ce drame était si complétement oublié quatre-vingts ans plus tard que, sous le règne de Jacques II, un scribe, ayant nom Nahum Tate, put, sans être taxé de plagiat, le remanier et le faire représenter comme un ouvrage de sa composition, après avoir avoué toutefois dans un Avis au public qu'il existait sur le même sujet "une pièce obscure qu'un ami avait recommandée à son attention" an obscure performance commended to his notice by a friend. La crédulité publique autorisa si bien cette supercherie qu'en 1707 le susdit Nahum, publiant une tragédie de son cru (l'Amour outragé ou le Mari cruel), s'intitulait fastueusement l'auteur du Roi Lear. Et, ce qu'il y a de plus étrange, c'est que, l'imposture une fois dévoilée, la contrefaçon de Tate n'en continua pas moins à remplacer sur le théâtre l'oeuvre originale. Garrick lui-même joua et monta à Drury Lane le drame défiguré par Nahum, et les chefs de troupe, fidèles à cette déplorable tradition, le représentaient encore, il y a vingt ans à peine. »

Mais le fait que ce dernier détail soit utilisé plus loin (II, 1, 1, voir la note à « Nahum Tate ») dans une addition suggère qu'ici Hugo s'est contenté de Guizot .